Rond-Point Histoire Un historien du Québec Maurice Séguin, la société québécoise et l'avenir du Québec


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La question nationale, toujours actuelle !

Malgré tout, la question nationale demeure actuelle. Certains croient qu'il serait temps d'« ouvrir le cercle de la nation », de créer un institut de recherche sur la question nationale et de contrer « le retour d'une pensée ethnique [5] » . Qu'est-ce que tout cela veut dire ? Lionel Groulx était trop « raciste » et ses successeurs trop « ethniques ». Nous, la nouvelle génération, celle de l'après-loi-101, nous serons plus ouverts, moins ethniques mais plus civiques, moins canadien-français mais plus québécois comme toutes les communautés culturelles[6] du Québec. « À la limite, se demande Jean-Marc Léger, pourquoi ne formerions-nous pas nous aussi, Québécois d'origine française, une grosse "communauté culturelle" ? » Ces gens-là semblent faire partie de ceux qui rêvent « de tout réduire à des conflits sociaux et d'éliminer de l'histoire les affrontements nationaux » (cf. Les Normes, 4 : « Le National et le Social », paragr. 4,4). Cette tentation guette le Québec au détriment des équilibres collectifs que l'on ne peut confondre avec l'égalité des individus. Bien sûr que ces équilibres soulèvent des problèmes d'intégration, d'exclusion, de fusion et/ou d'assimilation[7] .


  1. Gérard Bouchard, « Le Québec et la diversité » (26 mars 1997). Conférence prononcée en novembre 1996 à Montréal dans le cadre d'un colloque de la Société des Musées québécois. Le texte révisé de la conférence est paru dans le numéro d'avril 1997 de la revue L'Action nationale. Voir aussi du même auteur, « Contre le retour d'une pensée ethnique » et « Une francophonie américaine », in La Presse, 6 mai 1998, p. B3 et 7 mai 1998, p. B3.
  2. Dans « Faire échec à Babel ? », L'Action nationale, 88 (mai 1998), 5 : 21.
  3. Dans le compte rendu du livre de Dominique Schnapper, La communauté des citoyens. Sur l'idée moderne de nation (Paris , Gallimard, NRF Essais, 1994, 240 p.), Christophe Figlarek nous fait découvrir une approche de l'étude du concept de nation qui dépasse la dichotomie nation/ethnie, nation civique/nation ethnique. Il nous signale qu'au plan méthodologique ce livre « n'est pas un ouvrage de philosophie pure mais un essai dont tout le raisonnement repose sur une articulation d'idées abstraites avec des éléments concrets empruntés à l'histoire. L'approche sociologique de l'auteur contribue à ramener l'ouvrage près des réalités politiques concrètes.  » (cf. http://www.chez.com/bibelec/publications/scpo/fiche2.html)

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© Le Rond-Point des sciences humaines, 1998
Bruno Deshaies, info@rond-point.qc.ca