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L'homme-réseau...

Monsieur Emmanuel Juste Duits nous propose une nouvelle définition de l'homme qui serait celle de l'homme réseau. Il s'explique :

« Après l'homme des tribus et des clans, des cités et des nations, puis l'homme de la lutte des classes, saluons l'émergence de l'homme-réseau.» (Courrier du 20.09.1999)

Ces hommes réseaux souhaitent s'ouvrir par de multiple expériences sans devenir égoïstes, et tentent de concilier leur autonomie personnelle avec des actions solidaires.

Les réseaux, structures non-hiérarchiques, souples, permettent cette nouvelle forme d'action. Ce livre est un Manifeste qui permettra aux hommes réseaux et aux mouvements qui travaillent dans le même esprit de se reconnaître et de faire converger leurs efforts.

Première partie : Penser la complexité

La multiplicité des modes de vie, des savoirs et même des croyances opposées constituent la richesse de notre monde. Ni spirale de la haine, ni ignorance mutuelle : nous proposons des méthodes pour ouvrir les possibilités de confrontations constructives entre les myriades d'atomes sociaux.

Celle-ci s'accomplira d'abord dans l'esprit de quelques hommes-réseaux, explorateurs qui prennent le risque de se sentir déstabilisés et tentent d'intégrer peu à peu des points de vue contradictoires. Ils deviennent créateurs de leur vie en se composant un cocktail avec les nombreuses pratiques et idées qu'ils ont rencontrés...

Deuxième partie : Agir dans la complexité

Ni la fermeture de l'individualisme "libéral", ni l'adhésion à un groupe solidaire mais contraignant par son idéologie. Il existe une autre forme d'action : les réseaux. Chaque individu y conserve son autonomie tout en oeuvrant pour l'amélioration collective. Nous avons un réel pouvoir et chacun peut impulser des actions concrètes, à petite ou plus grande échelle, sans attendre que le "salut" ne vienne d'en-haut.

Les ingrédients d'une révolution pacifique sont déjà là : espace-carrefours, réseaux des réseaux, etc. Il leur manque un catalyseur pour atteindre un seuil de visibilité dans l'ensemble social."

Emmanuel Duits, L'homme réseau. Penser et agir dans la complexité.
© Chronique Sociale Lyon, EVO Bruxelles Emmanuel Juste Duits

Adr. Électr. : emmanuel.duits@free.fr
Site Internet : http://homme.reseau.online.fr/

Commentaires :

Le Rond-Point considère que la réflexion sur la complexité est insuffisante si elle n'est pas accompagnée par l'« agir dans la complexité ». Pour ceux qui s'imagineraient que monsieur Duits propose une autre utopie, j'aimerais citer un extrait d'un courrier qu'il a échangé avec Le Rond-Point.

« Il me semble, écrit Duits, que le caractère essentiel des réseaux est de constituer des espaces non-hiérarchiques, où chaque "noeud" - qu'il s'agisse d'un individu, d'une association, etc.- est à la fois émetteur et récepteur. Mais cette fluidité implique certains risques... Par exemple : où poser des limites ? Faut-il que tout individu puisse émettre ses opinions et ses propositions? En l'absence d'une instance hiérarchique, donc ayant autorité pour exercer une certaine censure, des problèmes risquent de surgir... Tout cela pour vous dire que je crois que la notion de réseau, dans ses implications, n'est pas consensuelle : qui accepte le débat tous azimuts ? Est-ce d'ailleurs souhaitable? » (Courrier du 20.09.1999)

Comme l'a écrit jadis Pascal : « La multitude qui ne se réduit pas à l'unité est confusion ; l'unité qui ne dépend pas de la multitude est tyrannie." (Pascal, Pensées, 809, Paris, Gallimard, 1954, p. 1335, Bibliothèque de La Pléiade.) Cette pensée ne s'applique pas seulement aux rapports entre les individus et la société mais à une multitude d'objets, d'éléments, d'idées ou de situations qui pour être trop unifiés ou trop dispersés ne peuvent tout simplement plus vivre ou exister. Ce n'est pas le chaos ; c'est la mort.

Bruno Deshaies
info@rond-point.qc.ca

Québec, 25 septembre 1999
Montréal, 29 janvier 2004 (légère correction)


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