Rond-Point Histoire Premier discours des finances du Québec


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Premier discours des finances du Québec

AUTONOMIE ET DÉPENDANCE FINANCIÈRE
DE L'ÉTAT QUÉBÉCOIS.
Ambiguïtés des aspirations du Québec

14 février 1868

SOMMAIRE

Nous fêtons, le 14 février, le 130e anniversaire du premier discours du budget à l'Assemblée législative de la province de Québec. La tâche revint à Christopher Dunkin, un anglophone des Cantons de l'Est. Car, à l'occasion de la formation du premier Cabinet du Québec, le premier ministre P. J. O. Chauveau fut obligé, par les circonstances, à accorder ce poste à un anglophone. Ce premier discours fut prononcé exclusivement en anglais.

Archives nationales du Québec à Québec Auteur: non-ident. « The advancement of the country has not been bad. But encouraged as I believe it will be, in the next few years, it will be much greater still ... » (Christopher Dunkin)

D'entrée de jeu, Dunkin explique le nouveau système fédéral tout en se portant à la défense de l'autonomie de l'État provincial. Il souhaite la constitution d'une Fonction publique de qualité. Pour la défense des politiques du gouvernement, le trésorier ne jouit d'aucune marge de manoeuvre. L'exercice financier 1867-1868 lui accorde des recettes de l'ordre de 1 535 836,66 $ contre des dépenses de 1 183 238, 44 $. Ce qui lui donne un surplus budgétaire de 352 598,22 $ contre un partage de la dette qui pourrait faire écoper au Québec un débours de l'ordre de 5 millions de dollars. En outre, la confection du budget nous montre que le Québec est subventionné à 60 p. 100 par le gouvernement fédéral.

Malgré des velléités d'autonomie provinciale, le gouvernement du Québec est manifestement en tutelle financière. À ses débuts, l'établissement de l'État du Québec sera difficile ; l'aspiration à la plénitude des pouvoirs sera toujours circonscrite. Le programme politique de Chauveau sera donc marqué au coin de la prudence, de la gestion minimaliste, de la crainte des effets de l'attraction américaine et de la nécessité d'accroître le peuplement. Les moyens à la disposition du gouvernement sont malheureusement limités, voire même très inadéquats. Malgré tout, le gouvernement Chauveau a su établir les fondements de la défense des intérêts du Québec et de notre autonomie provinciale en dépit d'une surveillance étroite des politiciens fédéraux et du gouvernement fédéral.


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