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Grand ménage dans le curriculum

La dernière mouture connue est celle du slogan « Prendre le virage du succès ». Il s'agit d'un document administratif qui propose une série de dates-butoirs visant l'ensemble de la réforme scolaire. On y propose sept lignes d'action allant de l'intervention dès la petite enfance à la formation continue, de l'enseignement des matières essentielles à la rationalisation de l'enseignement supérieur, et le reste [1] . Dans cette foulée, la ministre annonce un ménage dans le curriculum. Elle déclare dans sa conférence de presse du 4 février 1997 :

Au primaire et au secondaire, la plupart de ces éléments [grille-matières, programmes, examens, etc.] n'ont pas été revus substantiellement depuis une quinzaine d'années [une exagération, bien sûr, mais pour la bonne cause !]. À partir de maintenant, et au cours des prochaines années, le Ministère procédera graduellement à leur révision, afin que le curriculum soit mieux adapté aux changements sociaux, économiques et culturels. En effet, on doit tenir compte, à la fois, de la diversité croissante de la population scolaire et de l'urgence pour les élèves, qu'ils et elles soient inscrits en formation générale ou professionnelle, d'être mieux outillés pour relever les défis du prochain siècle [2] .

Mais c'est quoi « un curriculum mieux adapté aux changements » pour des élèves qui auront à « relever les défis du prochain siècle » ? Essayons de voir les réponses formulées par les technocrates en ce qui à trait plus particulièrement à l'histoire nationale et l'éducation à la citoyenneté.

Le document de base pour comprendre les intentions de la réforme s'intitule Réaffirmer l'école [3]. Dans ce rapport présidé par Paul Inchauspé, ex-directeur général du cégep Ahuntic à Montréal, on y trouve les linéaments du projet de réforme concocté entre les mois de février et juin 1997 par un comité restreint de sept personnes. Le rapport de ce groupe de travail nous offre les balises autour desquelles vont se profiler les programmes d'études de demain. Il reviendra à la nouvelle Commission des programmes d'études composée de onze membres et présidée par Mme Jeanne-Paule Berger, directrice générale de la Commission scolaire La Neigette à Rimouski, « de faire des recommandations à la ministre sur :

  1. les orientations et les encadrements généraux qui serviront de guides pour l'établissement des programmes d'études ;
  2. le calendrier d'élaboration, d'implantation et de révision des programmes d'études ;
  3. l'approbation des programmes d'études ;
  4. l'adaptation continue des programmes d'études. [4] »

La nouvelle Commission ne vient pas remplacer la Direction des programmes du ministère de l'Éducation, car son mandat se situe en amont et en aval du processus de mise en oeuvre des programmes d'études. Il s'agit d'une Commission dont le mandat consiste à adresser des recommandations au Ministre de l'éducation sur les programmes avant leur approbation. Son travail restera à être évalué de près dans les mois à venir.


  1. Cf. Prendre le virage du succès. Plan d'action ministériel pour la réforme de l'éducation. Ministère de l'Éducation, 4 février 1997.
  2. Cf. l'adresse Internet à la note 1.
  3. Cf. Rapport du Groupe de travail sur la réforme du curriculum intitulé (23 juin 1997). Le document (version française : 1090 ko PDF) peut être lu, en ligne. L'ensemble de la réforme Marois.
  4. Voir le communiqué du ministère de l'Éducation du 22 janvier 1998 dans l'Internet à l'adresse suivante : http://www.meq.gouv.qc.ca/m_cpress.htm (dossier les Communiqués de presse/Hiver 1998).

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