Rond-Point Didactique Les sciences humaines au primaire : 1970-1980


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Les sciences humaines au primaire : 1970-1980

La fin des programmes du D.I.P.

La décennie 1970-1980 marque la fin des programmes établis par l'ancien Département de l'Instruction Publique, plus communément appelé le « D.I.P. ». (C'était le sigle - mais quelle réalité humaine sous-jacente! - qui équivalait hier à ce que peut être aujourd'hui le ministère de l'Éducation.)[ 2 ] Elle ne marque pas nécessairement la fin de l'utilisation du matériel d'enseignement ni la rupture des mentalités envers la pédagogie de l'enseignement traditionnel. Elle représente toutefois une décennie d'effervescence et de bouillonnement d'idées en rapport avec les sciences humaines, le milieu et l'enfant.

Les programmes de 1959 et de 1965 en géographie, en histoire du Canada ou dans les « social studies » paraissaient nettement désuets.

En 1970, les programmes en usage avaient été approuvés en 1959 pour les Franco-catholiques et les Anglo-catholiques; ceux des Anglo-protestants avaient été adoptés en 1965. Or malgré l'unification du système scolaire après l'adoption du Règlement No 1, le 11 mai 1965, co-existaient en sciences humaines à l'élémentaire, trois ensembles distincts de programmes d'études. Bien qu'ils soient exposés à des réalités similaires, les élèves du primaire au Québec se trouvaient formés dans autant de directions différentes en regard des sciences humaines et des réalités socioculturelles québécoises. Cette situation nous était apparue anormale au Ministère. Il fallait faire quelque chose. D'ailleurs les mentalités avaient beaucoup changé au Québec à la suite de la prise du pouvoir par l'équipe du « tonnerre » , de la création du ministère de l'Éducation quelques années plus tard et des retombés socio-religieuses diffuses découlant des suites du Concile Vatican II. Durant le même temps, le milieu anglophone montréalais avait été secoué par le mouvement de francisation à la fin des années 1960. Un vent de renouveau soufflait dans tous les domaines. Le Québec voulait se moderniser. Les programmes de 1959 et de 1965 en géographie, en histoire du Canada ou dans les « social studies » paraissaient nettement désuets. En outre, sur le plan pédagogique, les idées avaient changé. On ne voulait plus de la pédagogie du manuel unique, des encadrés « à retenir » par coeur, de l'esprit qui animait tous ces programmes du Département de l'Instruction Publique.. Le goût de l'innovation régnait un peu partout. Mais aussi, sur le plan méthodologique, les carences de ces programmes appelaient des changements qui seront plus longs à faire comprendre par la suite.[ 3 ] Le Tableau 1 qui suit vise à donner un aperçu de la situation des programmes en sciences humaines avant 1970.[ 4 ]

 


 

  • Qui ne se souvient pas de Roland Haumont, La grenouillère. Essai d'analyse du ministère de l'Éducation du Québec (Montréal / Les Éditions du Jour, 1968, 318 pages), de Jacques Tremblay, Scandale au DIP. L'affaire Guérin ou le frère Untel avait raison (Montréal / Les Éditions du Jour, 1962, 124 pages) ainsi que de Jean-Paul Desbiens, Les insolences du Frère Untel (Préface d'André Laurendeau, 3e éd., Montréal, Les Éditions de l'Homme, 1960, 158 pages) pour ne nommer que ces quelques ouvrages sur le système scolaire de l'époque. [retour]
  • Mes principales idées ont été exposées dans les articles et documents qui suivent:
    • « L'orientation de la recherche dans l'enseignement de l'histoire ». La Revue de l'École normale, 2(novembre 1965), 2: 67-74. Reproduit dans Le Courrier pédagogique (mars 1973) et dans L'histoire au secondaire. Généralités, l'histoire nationale (Guérin, Éditeur, 1978).
    • History the Betrayer. A Study in Bias (E. H. Dance). Dans La Revue de l'École normale, 3 (octobre 1966), 1: 49-52.
    • Age of Exploration (John R. Hale). Dans La Revue de l'École normale, 3 (février 1967), 3: 246-247.
    • « Éducation et sciences de l'homme au Québec ». McGill Journal of Education, XI (janvier 1968), 2: 142-154.
    • « Mémoire sur l'importance de l'enseignement des sciences de l'homme dans la formation de l'écolier québécois ». MEQ (février 1975).
    • « Commentaires sur diverses approches dans la méthodologie des programmes en sciences humaines ». Dans André Lefebvre et Michel Allard, dir. L'enseignement des sciences humaines à l'élémen-taire : Quoi? Comment? Montréal, Guérin, 1976.
    • « De la logique et de la sensibilité dans l'élaboration des programmes ». La Presse Pédagogique, 1(mai 1979), No 5.
    • « A quelles conditions un enseignement de l'Économie peut-il être éduca-tif? » Le Troc (Revue de la Société des professeurs d'éco-nomique au Québec), No spécial: Le nouveau programme d'éduca-tion économique en cinquième secon-daire, 3 (septembre 1982), 2: 23-28. [Retour]

  • Cette synthèse des programmes de sciences humaines avant 1970 avait été dressée par Georges Larouche. [Retour]

 


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