Previous PageTable Of ContentsNext Page

IconNOTICE BIOGRAPHIQUEIcon

Christopher Dunkin (1812-1881)

Né à Londres en 1812, il meurt à Knowlton en 1881. Il fait d'abord du journalisme ; il poursuit des études en droit, puis se lance en politique et, finalement, il est nommé juge. À l'âge de 25 ans, il quitte le Massachusetts pour venir dans le Bas-Canada s'installer dans la métropole canadienne. Il occupe des fonctions dans l'administration publique du Bas-Canada. Comme avocat, il a défendu des seigneurs dans la foulée de la loi de 1854 portant sur le régime seigneurial. Ayant eu gain de cause en faveur des seigneurs, il obtint des honoraires élevés qui « lui permirent de financer des entreprises futures (voir DBC, vol. IX, p. 315). En 1857, il réussit à se faire élire comme député conservateur contre le libéral Jean-Baptiste-Éric Dorion, - une victoire personnelle remarquable. En 1864, il parraine la loi sur la tempérance qui sera justement appelée la loi Dunkin. En ne votant pas selon la ligne de parti, le 14 juin 1864, il fit tomber le gouvernement Taché-Macdonald. L'année suivante, il se fit remarquer par un très long discours bien documenté à l'occasion des Débats parlementaires sur la question de la Confédération des Provinces de l'Amérique britannique du Nord (cf. référence complète ci-devant). En 1867, il fit échoué la formation du premier gouvernement du Québec que voulait constituer Joseph Cauchon. Dans le gouvernement composé par le P.J.O Chauveau, Dunkin supplanta Gédéon Ouimet au poste de Trésorier au lieu de devenir Secrétaire provincial. « Sa nomination, note avec justesse Pierre Corbeil, inaugurait pour plus d'un siècle, au Québec, une sorte de tradition politique consistant à nommer un anglophone au poste de trésorier provincial. (DBC, vol. IX, p. 316) » Sa position concernant le fédéralisme canadien est particulièrement ambiguë. Tout en désirant défendre l'égalité des pouvoirs entre les provinces et le fédéral, il n'en demeure pas moins un partisan de la formule « fédéral », car l'homme d'État, s'il se croit tel, déclare-t-il dans son discours des finances du 14 février 1868, « devrait montrer qu'il est déterminé à maintenir [le nouveau système] de la meilleure manière possible, non pas avec l'idée de le conduire à l'union législative, et pas avec l'idée non plus d'en faire autre chose qu'une union fédérale. » L'autonomie provinciale, Dunkin la rejette si elle met en cause l'union fédérale. D'ailleurs, au cours de la deuxième session, Dunkin sera obligé de préciser qu'il n'avait pas voulu dire dans son discours des finances de 1868 ce que plusieurs journaux ont voulu faire croire. Les provinces ne peuvent être des provinces au détriment du système fédéral (cf. Bruno Deshaies, « Deux Législatures provinciales », p. 89-91 et La Minerve, 22 janvier 1969).

Après s'être discrédité auprès des milieux d'affaires anglophones, Dunkin est récupéré, en 1869, par John A. Macdonald comme ministre de l'Agriculture à Ottawa, un domaine qu'il connaissait bien. Il devint juge en 1871 et, de ce fait, il quitta la politique. Entre-temps, il continua à s'occuper de son exploitation agricole de Knowlton sur les rives du lac Brome.

Photo ci-haut:

Archives nationales du Québec à Québec

Titre : Christopher Duncan

Auteur : non-ident

Previous PageTop Of PageTable Of ContentsNext Page