Rond-PointAccueilHistoireL'affrontement Lesage-Johnson (1962)


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JOHNSON – dernier appel

Merci. Mesdames, Messieurs, c'est mercredi que vous jugerez, librement j'espère, le mandat de 27 mois et que vous déciderez de faire confiance à l'une ou l'autre équipe. Je ne puis pas rejeter toutes les erreurs, disons pour être poli, les erreurs du premier ministre, mais je n'aime pas, moi, à admettre - et surtout quand ça vient de la bouche d'un premier ministre - que nous étions tellement arriérés, en 1960, par rapport aux autres provinces. Au contraire, nous avions en 1960, 1959, quatre mille étudiants, aux universités, de plus que la province d'Ontario qui a un million de population de plus. C'est nous qui avions fondé la plupart des Écoles d'Arts et métiers et des Instituts technologiques et, en 1959, 56% de tous les Canadiens fréquentant des institutions semblables, étaient de la province de Québec.

« Quand je nous regarde, je nous désole; mais quand je nous compare, je nous console. (Johnson) »

Je regrette, je regrette, moi aussi, que le premier ministre ne soit pas sincère quand il dit " Je regrette, vous ne serez pas en Chambre ". Il a brisé une vieille tradition et, pour la première fois, un chef de parti est allé faire campagne dans le comté du chef de l'autre parti. Le premier ministre est allé tenir trois réunions dans mon comté. Ça, c'est une tradition qui vient d'être brisée par le premier ministre, et ensuite il vient vous dire qu'il le regrette. Qu'il ne s'en fasse pas : les gens de Bagot me connaissent et je suis bien confiant, surtout quand on a vu la magnifique assemblée de cet après-midi, que dans toute la région c'est l'Union, c'est l'Union nationale qui retournera au pouvoir. L'Union nationale rajeunie, l'Union nationale aguerrie, l'Union nationale avec une équipe de gens d'expérience d'une part et d'autre part tout un groupe de candidats de valeur exceptionnelle et très jeunes.

Nous avons la plus forte représentation agricole. Nous avons pour les ouvriers des représentants exceptionnellement qualifiés que les libéraux ne peuvent montrer. Les libéraux ne peuvent pas du tout comparer leur groupe avec le nôtre, sur ce point, entre autres.

Mesdames, Messieurs, l'Union nationale, après son congrès, s'est rajeunie ; elle a refait ses cadres, elle a commencé à étudier un programme, elle l'a mis au point et ce programme est basé entièrement sur le respect de la personne humaine.

Deuxièmement, le respect de la famille, entièrement centré sur les besoins de la famille

Et troisièmement, entièrement inspiré par le besoin d'aménagement régional. Mesdames, Messieurs, je vous fais un appel et je le fais avec confiance. L'Union nationale n'a pas été parfaite, mais, Mon Dieu, selon le vieux proverbe, " quand je nous regarde, je nous désole; mais quand je nous compare, je nous console. "

Quand je compare les Libéraux à nous, je vous assure que je trouve les péchés moins grave. Mais à l'avenir, avec ces institutions que nous promettons d'instaurer, nous aurons une politique qui aidera d'abord les plus petits, qui détaxera d'abord les plus petits, et qui aidera davantage ceux qui ont le plus besoin d'être aidés. Car le programme libéral, tel qu'appliqué depuis 27 mois, constitue une injustice envers les économiquement faibles. Ce deux cent dollars n'est pas suffisant pour envoyer aux études le fils ou la fille de la mère nécessiteuse, il n'est pas suffisant pour venir en aide au fils ou la fille du colon ou encore du bûcheron qui n'a pas d'ouvrage de ce temps-ci, et encore moins du cultivateur à modeste revenu, et de l'ouvrier qui a un modeste revenu et une grosse famille à soutenir.

Mesdames, Messieurs, je vous demande d'avoir confiance dans les candidats de l'Union nationale. Vous les connaissez, nous avons une politique de grandeur véritable parce qu'elle est, elle, humaine et remplie de bon sens.

Ce qui a manqué à Québec, depuis 27 mois, c'est du bon sens. Et j'aimerais à dire, en terminant, que je regrette moi, de n'avoir pas eu l'occasion, ce soir, de parler au véritable chef du Parti libéral, qui est la Fédération, et on sait que la Fédération n'est pas menée par Monsieur Lesage, mais qu'elle est menée par le député de Laurier - que je respecte dans ses opinions, mais que la population ne veut pas voir à la tête de l'administration provinciale. Je vous remercie.

Charette : Merci beaucoup, M. Johnson. Il ne me reste plus maintenant qu'à vous remercier, vous tous, Messieurs, de m'avoir rendu facile une tâche particulièrement délicate et qui aurait pu devenir odieuse.

Je remercie surtout Messieurs Johnson et Lesage d'avoir accepté, en fin de campagne, de participer à ce débat et d'avoir contribué à présenter l'émission dont on dira sans doute qu'elle aura été la plus populaire de toute l'histoire de la radio et de la télévision canadiennes. Merci, Messieurs. Bonsoir.


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