Rond-Point : Histoire : Maurice Séguin : Les Normes : Présentation : Sommaire


PREMIÈRE PARTIE — 3.0 - SOCIOLOGIE DU NATIONAL


Les Normes, 3.5

3.5.0 LA NATION INDÉPENDANTE ET LES RELATIONS DE JUXTAPOSITION

[Le Rond-Point.- Maurice Séguin met ici entre nos mains un compendium, un condensé fabuleux de science historique, sur la notion et la réalité de l'INDÉPENDANCE.]

La nation indépendante

3.5.1 C'EST LA NATION (au sens sociologique) qui maîtrise comme majorité un État souverain. 3.5.2 IL EST EXCEPTIONNEL de parvenir à cette souveraineté politique... 3.5.3 ET C'EST L'EXCEPTION DE L'EXCEPTION que d'être une Nation vraiment indépendante (au sens restreint) ayant une maîtrise suffisante de sa vie politique, économique et culturelle. 3.5.4 L'INDÉPENDANCE ET LA SOUVERAINETÉ SONT TOUJOURS LIMITÉES ; même la nation la plus forte doit ternir compte des autres nations. Les alliances entre nations sont nécessaires mais entraînent des restrictions.


L'assimilation des pressions, des influences et des échanges

3.5.5 LES PRESSIONS, LES INFLUENCES, LES ÉCHANGES S'ACCROISSENT, tout cela s'ajoutant aux difficultés, aux rivalités et aux tensions internationales, mais malgré tout, les relations de voisinage sont épanouissantes si l'organisation collective d'une Nation, maîtresse et forte chez elle, est capable de surmonter et d'assimiler finalement ces influences extérieures.


Le rôle de l'État

3.5.6 LE RÔLE CONSIDÉRABLE DE L'ÉTAT POUR UNE NATION SOUVERAINE :
3.5.6.1 une grande partie des influences étrangères échappent à tout contrôle étatique ;
3.5.6.2 cependant, il faut, souligner le rôle imposant de l'État pour réglementer, soutenir, corriger, défendre la vie collective nationale.


La vie internationale

3.5.7 LES RÉPERCUSSIONS DE LA VIE INTERNATIONALE (ext.) sur la vie nationale (int.).
3.5.7.1 Elles sont de plus en plus lourdes même quand la nation maîtrise suffisamment sa vie.
3.5.7.2 De grands bouleversements intérieurs sont produits par les crises extérieures, les guerres. [Ne peut-on dire mieux pour le cas récent de l'ex-Yougoslavie ?] 3.5.8 UNE NATION SE DOIT DE TIRER LE MAXIMUM DE SA VIE INTÉRIEURE afin de pouvoir bénéficier au maximum de ses relations extérieures :
3.5.8.1 d'où, l'avantage du nombre, de l'économie progressive, de la politique progressive,
3.5.8.2 d'où, les inconvénients... de l'agriculturisme (de voisinage), du « laissez-faire » et de l'anarchisme pieux, etc., à côté de voisins puissants. 3.5.9 À L'INVERSE, UNE NATION NE DOIT PAS CRAINDRE LES CONTACTS EXTÉRIEURS : elle doit même rechercher le plus possible les contacts extérieurs afin d'enrichir sa vie intérieure. Une grande partie des relations extérieures seront surtout des défis stimulants qui provoqueront des progrès intérieurs (politiques, économiques, culturels) intérieurs.


Les relations de voisinage, de juxtaposition

3.5.10 DANS LE CAS DE NATIONS INDÉPENDANTES, ON PARLERA de « relations de voisinage, DE JUXTAPOSITION » :
a) d'égalité de voisinage,
b) d'infériorité de voisinage ou
c) de supériorité de voisinage,
AVEC MAÎTRISE DE SA VIE COLLECTIVE À CÔTÉ D'AUTRES NATIONS :
a) de même force,
b) plus fortes, ou
c) moins fortes,
(MAIS MAÎTRESSES CHEZ ELLES).
3.5.11 L'ENNEMIE DANS LES RELATIONS DE VOISINAGE et pour une nation indépendante, C'EST LA collectivité rivale, organisée en NATION, et QUI EST CAPABLE :
a) soit de limiter (l'agir par soi) collectif de cette première nation,
b) soit de détruire (l'agir par soi) collectif de cette première nation. 3.5.12 LES COLLISIONS ENTRE NATIONS INDÉPENDANTES, EN RELATIONS DE VOISINAGE, peuvent être des conflits politiques, économiques :
a) sous forme de guerres froides ou larvées ,
b) sous forme de guerres ouvertes.


L'accrochage superficiel et la notion de « défaite » (fondamentale)

3.5.13 ACCROCHAGE SUPERFICIEL
Par suite de guerre ouverte,
a) il peut y avoir des massacres, des persécutions de populations ;
b) il peut y avoir des destructions de biens, des prélèvements, etc.,
c) il peut même en résulter la perte d'une partie de territoire et de ressortissants.
Ce sont là des épreuves très lourdes pour les individus et les sociétés. Mais rien de fondamentalement important (au point de vue national) n'est sacrifié et la collectivité vaincue finit par retrouver son existence majoritaire sur son territoire (au terme de l'occupation étrangère) et la maîtrise de sa vie politique, économique et culturelle.

L'accrochage superficiel laisse les nations intactes quant à l'essentiel.
3.5.14 AMBIGUÏTÉ DU TERME : « LA DÉFAITE »
Quand dans une guerre ouverte, il n'y a qu'accrochage superficiel, que l'armée est vaincue (défaite), que le gouvernement est même momentanément supprimé... que le territoire est complètement occupé pour un temps... mais qu'en revanche la nation vaincue se refait, retrouve son gouvernement, voit finir l'occupation..., alors, dans ce cas, le terme « la défaite d'une nation » se rapporte à un échec partiel et temporaire. 3.5.15 Les relations de juxtaposition, d'égalité, d'infériorité ou même de supériorité de voisinage reprennent (cf. 3.5.10). 3.5.16 DÉFAITE FONDAMENTALE
Le terme « défaite » prend tout son sens quand la nation vaincue ne peut plus, dans son ensemble ou dans sa majeure partie, retrouver la maîtrise de sa vie. Même là, est-ce pour toujours ? [L'histoire est souvent marquée de corsi et recorsi.]


Le régionalisme et l'indépendance d'une nation

3.5.17 LE RÉGIONALISME À L'INTÉRIEUR D'UNE NATION INDÉPENDANTE
Toutes les zones, toutes les sections d'une même nationalité souveraine ne sont pas également prospères, dynamiques. On y distingue des régions moins développées, des pôles d'attraction, un centre prépondérant... 3.5.18 Au sein d'une nation souveraine et d'une même ethnie, se rencontrent des phénomènes apparentés à l'impérialisme, à l'annexion, à l'assimilation.


Indépendance d'une nation et nations souveraines

3.5.19 LA NOTION D'INDÉPENDANCE D'UNE NATION ne peut donc porter, d'une manière générale, que sur l'ensemble d'un groupe d'individus qui se reconnaissent comme une collectivité distincte et une, sans trop s'interroger sur les parties... 3.5.20 LES NATIONS SOUVERAINES sont en réalité des empires où souvent l'assimilation des éléments n'est pas toujours terminée...


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