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Introduction

Le rond-point des sciences humaines: C'est quoi?

Le «rond-point des sciences humaines» vise principalement à offrir des possibilités de réflexion,de discussion et de mise en commun de nos idées sur l'Homme, la Nature et la Société ainsi que sur la dynamique très complexe des Relations qu'entretiennent ces trois Conditions de notre Existence dans le Temps, l'Espace, l'Universet l'Humanité. Mais au-delà des concepts, c'est l'ACTION humaine qui demeure notre préoccupation majeure. L'apport des sciences humaines est là pour le meilleur de chacun d'entre Nous.


SOURCE : Bruno Deshaies, Méthodologie de la recherche en sciences humaines, Laval (Québec), Beauchemin, 1992, p. 118, d'après la Figure 4.1.

Le modèle H/N/S

La logique du modèle exploratoire proposé ci-dessus concernant les rapports Homme/Nature/Société pourrait être illustré sous le thème « Médecine, santé et société ». À titre d'illustration, nous retiendrons les rapports Médecin/Médecine/Techniques en relation avec les traitements médicaux (cf.« Un modèle trilogique d'analyse des traitements médicaux » ci-après).

Une approche concrète d'analyse du modèle

La sécurité sanitaire constitue un exemple de recherche, parmi d'autres, qui s'inscrit dans les rapports complexes H/N/S. Il s'agit d'un dossier Internet constitué par des élèves de l'École nationale d'administration (Paris).

Il n'y a pas de doute que cette page pourrait intéresser les chercheurs en histoire de la santé.

Un modèle trilogique d'analyse des traitements médicaux

L'hôpital: « machine à guérir » (9 juillet 1999)

Présentation d'un modèle trilogique d'analyse des traitements médicaux. Sept références à Michel Foucault sur la question de la santé. Sommes-nous en train de passer d'une politique de santé à une biopolitique? Ne pourrait-on pas être conduit à l'idée du « gouvernement des hommes »? Une question qui soulève le problème politique de la population.

Revue d'opinions - Interview d'Albert Jacquard

« Rien n'est jamais acquis à l'homme. » Aragon

Centre socialiste d'éducation permanente (CSEP)

Le lien que nous proposons constitue une réflexion à la fois morale et politique sur les rapports entre l'Homme et la Société. Il s'agit de l'affaire de la rue du Dragon, au cœur de Saint Germain-des-Prés à Paris. La question portait sur le « Droit au logement ». L'événement a démontré que les choses pouvaient changer et que la justice pouvait s'adapter et que l'administration pouvait réquisitionner des immeubles ! « Il faudrait, déclare Jacquard, repenser la société des hommes en se disant qu'il y a deux catégories de bien. Il y a des biens que l'on peut redistribuer selon le mérite ou selon la fortune; le caviar, les grosses voitures [...]. En revanche, il y a des biens que l'on doit distribuer en fonction des besoins et non en fonction des mérites. Les soins, par exemple. [...] Et c'est vrai pour tout ce qui concerne la santé, l'éducation, la justice, le minimum nécessaire pour vivre dignement, la nourriture, le logement, un peu de chauffage, etc. » Les rapports entre l'Homme et la Société impliquent des actions qui pourraient permettre de contester l'intégrisme des banquiers. « Car pour eux, affirme Jacquard, tout se mesure en argent, tout, au fond, se résume à la notion de « valeur » et je crois que cette façon d'institutionnaliser les choses est un germe de catastrophe. » Ce lien Homme/Société mériterait de nombreuses autres explications ou illustrations.

Les rapports Homme et Société
VOIR: http://www.geocities.com/Paris/4733/jacquard.htm

Complexité des concepts de base

Les sciences humaines focalisent sur l'HOMME [1] considéré sous le rapport de trois dimensions clés: celle du TEMPS, de l'ESPACE et de la SOCIÉTÉ. Quant à l'homme, il doit être vu tant sous le rapport de l'HOMME-INDIVIDU (autrement appelé le privé) que de l'HOMME-COLLECTIF (considéré sous l'angle du public) [2]. Au sujet de l'homme-individu, l'anthropologie culturelle propose une autre distinction entre le SUJET EMPIRIQUE et l'ETRE MORAL. Il s'agit, selon l'anthropologue Louis Dumont, de «deux choses fort différentes qu'il faut de toute nécessité distinguer». Donc pour lui, l'«homme-individuel» ou l'«individu» est à la fois:

  1. le sujet empirique de la parole, de la pensée, de la volonté, échantillon indivisible de l'espèce humaine, tel qu'on le rencontre dans toutes les sociétés;

  2. l'être moral indépendant, autonome et ainsi (essentiellement) non social, tel qu'on le rencontre avant tout dans notre idéologie moderne de l'homme et de la société. [3]

Cette allusion à l'idéologie nous entraîne à considérer trois autres concepts clés dans les sciences humaines: l'IDÉOLOGIE elle-même, la CULTURE et la LIBERTÉ. Ces trois concepts sont très précieux dans le cadre des études en sciences humaines. Ils montrent toute la complexité du domaine matériel dont Piaget a parlé au sujet du système des sciences en général. [4]

Dans la célèbre «Préface aux Lettres persannes» que Paul Valéry a écrite, en 1926, au sujet de cette oeuvre originale de Montesquieu, se trouvent ramassées les notions les plus importantes des sciences humaines. (voir Bruno Deshaies, Méthodologie de la recherche en sciences humaines, Laval (Québec), Beauchemin, 1992, TEXTE No 4.1 : « Liberté et ordre social », p. 116-118). Derrière ce texte, il est facile de découvrir une anthropologie fondamentale de la culture posant le problème vital des rapports entre l'individu et la société dans un contexte dynamique où les forces en action peuvent être autant de l'ordre du fait que de l'ordre du mythe. Ce qui rend les sciences humaines réfractaires aux schémas simplistes, linéaires et statiques. L'activité humaine est irréductible à toute classification.

Idéologie, culture et liberté

Trois mots qui ont une très longue histoire ; trois mots qui font et ont fait l'objet d'un discours universel qui remonte presqu'au début de l'homo sapiens. Les réalités que cachent ces trois concepts sont très complexes. Si nous combinons ces trois concepts au modèle trilogique des rapports de l'homme, de la nature et de la société, on obtient un mélange explosif que seuls les terriens commencent à en saisir toute la portée, la signification et la dangerosité.


  1. Le mot homme est généralement employé pour désigner l'espèce humaine sans discrimination eue égard aux sexes. [retour]
  2. Jacques Grand'Maison, Le privé et le public, Montréal, Leméac, 1975, 515 p., 2 vol. (coll. « La cité de l'homme »). Étude très intéressante sur les rapports entre le privé et le public dans le cadre de la culture québécoise des années '70 et d'une sociologie de l'action qui est la marque de commerce de Jacques Grand'Maison. [Retour]
  3. Louis Dumont, Homo aequalis. Genèse et épanouissement de l'idéologie économique, Paris, Gallimard, 1977, p. 17. (coll. « Bibliothèque des sciences humaines »). [Retour]
  4. Piaget considère quatre ensembles de problèmes dans les sciences. Il les classifie de la manière suivante : A. Le domaine matériel ; B. Le domaine conceptuel ; C. L'épistémologie interne ; D. L'épistémologie dérivée (cf. Bruno Deshaies, Méthodologie de la recherche en sciences humaines, Laval (Québec), Beauchemin, 1992, Encadré no 4.1, p. 113 ). Pour ce qui nous intéresse présentement, soit le domaine matériel, il concerne l'objet des disciplines. Ainsi, la liste des disciplines représente l'ensemble A de la classification de Piaget. Nous avons les objets de l'anthropologie, de la sociologie, de l'histoire, de la géographie, de la démographie et le reste. Il s'agit de coupes diverses dans le RÉEL qui ne sont en fait qu'une segmentation arbitraire de notre connaissance. [Retour]

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