Rond-PointAccueilHistoireL'affrontement Lesage-Johnson (1962)


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JOHNSON – l'administration libérale

Évidemment, nous en avons parlé un peu partout dans la province, mais je vais tâcher de résumer nos critiques contre l'administration libérale depuis 27 mois, en faisant remarquer d'abord que l'administration libérale, depuis 27 mois, c'est le véritable enjeu de la présente campagne électorale, ainsi, évidemment qu'un nouveau mandat pour une équipe.

D'abord au point de vue financier. Le gouvernement Lesage a établi plusieurs championnats. Le championnat de l'endettement, 913 millions en trois ans ; le championnat des emprunts, 360 millions en 27 mois et ça sera 425 millions à la fin de l'année fiscale car, même en prenant le pouvoir, nous serons bien obligés, évidemment, de continuer ce qui a été voté à la dernière législature. Le championnat des déficits, 402 millions ; au 31 mars 1963, c'est là que nous en serons rendus ; le championnat des taxes, au moins 19 taxes nouvelles qui vont chercher 211 millions dans les poches des contribuables. Et quand on songe, par exemple, que le premier ministre avait dit au Kiwanis, le 1er juin (voir le Devoir du 2 juin '60) : " Je tiens à vous dire et vous répéter ce que j'ai dit : le programme du parti libéral sera réalisé sans aucune augmentation de taxes, et j'insiste (c'est toujours M. Lesage qui parlait)... et j'insiste, sans augmentation de taxes. " dix-neuf nouvelles taxes ! Et surtout, une, très inhumaine, celle qui a baissé les exemptions de 1,500 à 1,000 et de 3,000 à 2,000.

Chômage. La province de Québec est la seule où le nombre des chômeurs ait augmenté d'août 1962 à septembre : 5.3% de la main-d'œuvre en septembre, comparativement à 5.1% en août ; et que l'on remarque que, à ce moment-là, les étudiants étaient retournés aux études ou avaient, pour la plupart du moins, cessé leur emploi d'été. Et malgré ça, nous sommes la seule province où le chômage a augmenté.

Pour les cultivateurs, taxe de vente doublée dans les régions rurales. Le budget de l'agriculture diminué. Le ministère de la colonisation aboli. Malgré un budget doublé, le régime libéral n'a que très peu de voirie rurale ; il vient de découvrir qu'on avait des besoins de voirie rurale et des besoins de réparations de ponts.

Comme je l'ai dit à plusieurs endroits, dans mon comté, on a engagé tous les libéraux et on les a collés ensemble sur un pont et, comme ils sont tellement tassés, on leur a donné des petits pinceaux et ils ne peuvent pas peinturer de gauche à droite, il faut qu'ils peinturent de haut en bas, pour ne pas se nuire. Et ça, parce qu'il fait froid, ils sont là avec des mitaines.

Moi, j'ai l'impression que le gouvernement actuel, que le gouvernement sortant à administré avec des mitaines, depuis 27 mois.

Les comtés ruraux sont menacés de disparaître ; ce sont des résolutions de la Fédération libérale, par exemple, de la région montérégienne, à Marieville, dans une assemblée tenue à une date que je pourrais vous donner. C'est aussi une déclaration de M. René Lévesque, au nom de sa Fédération libérale du comté de Laurier. Nous, nous avons pris l'attitude du maintien des comtés ruraux, avec une meilleure représentation pour la cité de Montréal et ailleurs.

Et, à part ça, le crédit agricole... il est paralysé, il est remplacé dans bien des cas par le crédit fédéral qui coûte plus cher à nos gens, on le sait. Et les taxes scolaires ont doublé et triplé, depuis deux ans, dans un très grand nombre, peut-être le plus grand nombre des commissions scolaires. Les libéraux, en somme, font payer leurs gratuités et ils les font payer par les autres, par les commissions scolaires qui sont aux abois et qui sont menacés de disparaître.

Et bien loin - le parti libéral avait dans son programme promis de rajuster les dettes scolaires, ce que nous avions fait, nous, à deux reprises, en '46 et ensuite en '52 ou '53, avec des budgets tellement plus petits. - En somme on devra noter que les libéraux ont eu, depuis 27 mois, à leur disposition des budgets plus considérables au total que tous les budgets de l'Union nationale de 1944 à 1956. En somme je n'aurai pas le temps, par exemple, de vous donner la liste des promesses violées, ça prendrait beaucoup plus que sept minutes.

Moi, je considère que le problème du gouvernement actuel et la raison pour laquelle il ne devrait pas recevoir un nouveau mandat, c'est que le gouvernement ne semble pas avoir de principe. Et il semble bien que le premier ministre n'est pas maître dans sa maison. Ce ne sont pas les véritables libéraux qui mènent et vous avez là l'explication de l'abstention du NPD, du Nouveau parti démocratique, ils sont satisfaits qu'un vote pour le parti libéral et les candidats libéraux, ça sera un vote, non pas pour un premier ministre du nom de M. Lesage, mais ce sera un vote pour le véritable maître de la situation, M. René Lévesque.

Moi, je considère, on peut respecter, je respecte l'opinion de M. Lévesque et des gens du N.P.D., mais je crois que le peuple de la province doit savoir qui mène, quels sont les principes. Et nous, nous les avons exposés dans notre programme, alors que le Parti libéral semble avoir un seul principe qui consiste à n'en pas avoir et à être opportuniste tous le temps, dans tous les domaines.

Évidemment, quant au patronage, il y a le bon ou le mauvais patronage, suivant - et c'est là une formule classique établie par un ministre - suivant qu'il favorise ou non les amis du régime. Et c'est le Dr Brault, le président de la Fédération qui disait : " Nous avons une misère épouvantable avec nos libéraux ". Le patronage n'a pas été aboli et il est bien évident, à l'échelle des comtés, ceux qui suivent la politique dans certains de nos comtés, de tous les comtés en dehors de la région de Montréal, que le patronage existe à un état tel qu'il est plus inquiétant qu'il ne l'a jamais été sous l'administration de l'Union nationale. Il s'en est fait plus en 27 mois qu'en 16 ans sous l'Union nationale. Voilà la prétention que j'ai, considérant... concernant ce problème.

En tout cas, l'Union nationale, elle, a des principe ; le Parti libéral a prouvé qu'il ne pouvait pas administrer, c'est d'ailleurs le qualificatif qui vient du principal lieutenant de M. Lesage - dans le temps il était seulement son principal lieutenant - quand il a dit : nous sommes tous des apprentis.

Charette : M. Lesage, la parole est à vous.


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