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Les Normes de Maurice Séguin Ouvrage préparé par Pierre Tousignant et Madeleine Dionne-Tousignant, Montréal, Guérin, 1999, 273 p. (« Bibliothèque d'histoire » sous la direction d'André Lefebvre) Voir le texte intégral des Normes aux pages 99 à 240.
Maurice Séguin
Maurice Séguin (1961)


Biographie

« Esquisse biographique de Maurice Séguin (1918-1984) » par Pierre Tousignant (1999), p. 27-33.

« Bio-chronologie de Maurice Séguin » par Bruno Deshaies dans Histoire de deux nationalismes au Canada (1997), p. 427-444.
Les Normes de Maurice Séguin

Maurice Séguin et le nationalisme

« Le nationalisme s'apparente à un phénomène naturel, à cette tendance générale de toute société, de tout groupement (communauté, compagnie, équipe, etc.) de maîtriser et de réussir sa vie collective selon sa fin propre. » (Tousignant/Séguin, 1999, p. 162 ou selon le système décimal de références du Rond-Point : 3,2, 4 - c) 1.)

« Le nationalisme n'est pas nécessairement du conservatisme politique ou social. Ce n'est pas lutter avant tout pour maintenir "certaines valeurs" de l'héritage d'une civilisation et d'une culture plutôt figées. [...] Le nationalisme est la volonté, etc., d'être maître chez soi. Le nationalisme peut donc être progressiste ou conservateur, de gauche ou de droite, etc., et peut évoluer... » (Tousignant/Séguin, 1999, p. 163 ou selon le système décimal de références du Rond-Point : 3, 2, 4 - c) 10.1 et 10.2.)

« Le nationalisme raisonnable, sans excès (vouloir être ou devenir maître chez soi) soulève les pires difficultés pour l'homme et est un des grands fléaux nécessaires, inévitables des sociétés. » (Tousignant/Séguin, 1999, p. 164 ou selon le système décimal de références du Rond-Point : 3, 2, 4 - c) 11.4.)

L'esprit des Normes

L'essentiel de l'esprit général des Normes se trouve dans le texte préliminaire annoncant la Première partie consacrée à l' «Exposé et discussion des Normes ». Ce très court texte nous permet de mieux comprendre tout le travail que cet historien québécois a voulu accomplir tout au long de sa vie. En bref, son effort tenace a principalement consisté « à décrire et, à l'occasion, discuter l'essentiel des raisonnements de base qui serviront à tracer les grandes courbes de l'évolution politique (et économique) des deux Canadas » (Tousignant/Séguin, 1999, p. 123 ou selon le système décimal de références du Rond-Point : 1.).).

La Deuxième partie des Normes s'intitule : « L'explication historique : synthèse de l'évolution politique (et économique) des deux Canadas. » Elle a été éditée, dans la même collection et chez le même éditeur, par Bruno Deshaies sous le titre : Histoire de deux nationalismes au Canada.

Recommandation

Ces deux ouvrages sont nécessaires non seulement à la compréhension de la pensée de Maurice Séguin, mais surtout pour saisir les événements actuels concernant les rapports tendus entre le Québec Français et le Canada-Anglais. Refuser d'étudier les deux nationalismes au Canada, c'est adopter la politique de l'autruche. La lucidité vaut mieux que la fuite en avant quant aux projets qui consistent à « refaire notre histoire » ou à nous proposer une « nation québécoise au futur... » (Gérard Bouchard) très incertain.

Place du Temple (détail)

Sculpture de Tatiana Démidoff-Séguin
Interprétation du Rond-Point :

La photo sur la couverture du livre reproduit un détail de la Place du Temple, une sculpture de Tatiana Démidoff-Séguin. Les tons entremêlés de rouge, de jaune, d'orange, de noir, d'ocre et de gris n'exprimeraient-ils pas un ou des passages de l'histoire des québécois ? Toutes ces couleurs ne représenteraient-elles pas le combat titanesque que Maurice Séguin a livré toute sa vie pour analyser, comprendre et expliquer les deux impossibilités de l'avenir du Québec : une impossible libération et une impossible assimilation ? Ou bien, se pourrait-il que l'interpénétration des générations successives de Québécois depuis la fondation de Québec, en 1608, soit une oeuvre inachevée qui ne demande pas mieux que d'éclater à la lumière du Monde ? Les strates rouges montreraient la force de ce peuple qui veut échapper à sa condition de « nation annexée ». Les tons omniprésents de brun sont, malgré tout, traversés par la luminosité de la couleur jaune. La recherche d'un avenir pour le Québec Français semblerait accessible si le peuple dans son ensemble finissait par briser les chaînes de son aliénation. Pourquoi le XXIe siècle ne serait-il pas celui de l' « unité québécoise »?

Le manuscrit de 1965-1966 et une page de l'édition Tousignant de 1999

Nous présentons, pour le bénifice des internautes, deux pages du manuscrit original de l'édition polycopiée des Normes qui a circulé parmi les étudiants d'histoire de l'Université de Montréal. Nous ajoutons une page de l'édition Tousignant (1999) qui donne « le texte intégral et entièrement conforme à l'original des Normes » (p. 101).

La version disposée sur Le Rond-Point présente une table des matières détaillées des Normes et suggère un système décimal de références qui permettra aux lecteurs des Normes des comparaisons plus faciles entre l'édition originale de 1965-1966 (pour ceux et celles qui possèdent cette édition) et les autres qui utiliseront l'édition de Tousignant. En outre, l'avantage du référenciel décimal permet de répérer plus facilement les citations et les références au texte des Normes de Séguin. Par exemple, pour les pages citées ici, elles se situent exactement dans le système décimal de références du Rond-Point à l'endroit suivant : la nation au sens intégral (3, 2, 4 ) Le chiffre 3 identifie le Troisième chapitre des Normes, le chiffre 2 se rapporte à la deuxième section du chapitre et le chiffre 4 indique la subdivision 4 de la section 3,2.

Nous invitons, bien amicalement, tous les lecteurs et lectrices des Normes ainsi que de la « Synthèse de l'évolution politique (et économique) des deux Canadas » (ou Histoire de deux nationalismes au Canada) à nous faire part de la compréhension de leurs lectures.

Conclusion du Rond-Point

Finalement, la question n'est pas tant la suivante : " Quel avenir pour quel Canada ?", mais bel et bien : " Quel avenir pour quel Québec ? " En outre, si une telle chose existe ou veut exister que l'unité canadienne, comment pourrait-il se faire que demain ne puisse exister une " unité québécoise " libre et responsable de son destin en tant qu'État-Nation dans le monde ?

Les Québécois et les Québécoises sont conviés à faire leur histoire plutôt qu'à la réécrire en vain dans leur imaginaire collectif ou de se la faire raconter par tous les défenseurs bien pensants de l'unité canadienne ainsi que par des libéraux d'esprit qui nous prêchent l'humanisme à condition d'être fédéralistes ou nous recommandent de pratiquer un nationalisme positif, car il ne faut pas trop se prendre au sérieux. Par ailleurs, il importe de condamner tous les autres qui cherchent à vouloir pratiquer un nationalisme négatif (dixit John Saul). Cependant, ces défenseurs du Canada-Anglais savent très bien, ironiquement, que la loi du plus fort est toujours la meilleure. (*)

Bruno Deshaies
Québec, 29 janvier 2000

(*) Monsieur Saul, représentant de l'élite bien pensante du Canada-Anglais et humaniste à ses heures, tente de me faire croire que « l'humanisme n'est pas à la recherche de la vérité; l'humaniste tend à croire que les sociétés avancent grâce à des doutes et a des questionnements. Tous les chimistes et biologistes que je connais seront à peu près d'accord avec cette approche. » Puis-je lui dire qu'il parle faussement et que son raisonnement quoique élégant manque de finesse. Saul est un « négationniste ».

Un journaliste du Devoir l'a déjà qualifié de « maître de l'esquive » (23 novembre 1998).

J'ajouterais qu'il aime jouer avec les mots, mais à des fins idéologiques. Le Québec Français ne devrait pas oublier ça !

En terminant, je conseillerais à Monsieur Saul de relire la fable de Lafontaine « Les animaux malades de la peste ». Il y découvrira une sagesse qu'il a perdue ou qu'il a tendance à occulter compte tenu de sa vision très torontoise du Canada et du Québec. Qu'il se rappelle aussi ces mots de Pascal : « Vérité au deçà des Pyrénées, erreur au delà. » Pour les jeux d'esprit, des personnes peuvent toujours s'amuser à l'infini, sinon jusqu'à la folie. Pas plus que lui, je veux me prendre au sérieux ; en revanche, je ne voudrais pas signer un marché de dupes !





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