Rond-Point Histoire Débat sur l'historiographie Michel Brunet contre Lionel Groulx


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Deux thèses s'affrontent

Malgré la similitude des enjeux discutés, les thèses soutenues dans ces deux discours sont particulièrement différentes.

Si le chanoine Groulx voit les « biens de civilisations » en termes de justice, Michel Brunet considère les rapports de force et leurs inégalités entre les Canadiens-Français et les Canadiens-Anglais. La différence d'approche est énorme. Le chanoine Groulx croit que les Canadiens-Français ont leur État français avec 1867, tandis que Brunet pense qu'on n'a pas su utiliser tous les instruments politiques que nous possédons depuis 1867 à cause de nos réflexes anti-étatiques. Malheureusement, ni l'un ni l'autre ne va aussi loin que Maurice Séguin dans son analyse radicale entre « Fédéralisme et nationalités ».

Dans son compte rendu du livre Canadians et Canadiens, Lionel Groulx note ce qui suit :

« La couverture de son livre [à Michel Brunet] porte une vignette qui est déjà tout un symbole, j'allais dire une préface, avec cette tour hautaine du parlement fédéral d'Ottawa et cet Union Jack qui recouvre, pour les quatre-cinquièmes, le fleurdelisé québécois. » (In Revue d'Histoire de l'Amérique française, 9 (juin 1955), 1 : 123.)

Remarquons que cette illustration contredit la prétendue idée de l'égalité des peuples fondateurs dans la fédération canadienne (ou mieux, canadian) de 1867. Sur cette question particulière, Brunet se distingue fortement du chanoine Groulx.


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© Le Rond-Point des sciences humaines, 1999
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